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Au collège Gaston Serpette : Vide et plein, démonstration à coup de ventouses

G.Serpette._10-04.009

« Comment enlever l’air qui est de la matière pour que le plein devienne vide ?  Comment faire le vide ? » Le ton est donné.

« On reprend à la scène 3 », il s’agit d’une pièce de théâtre donc, sur le plein qui devient vide mais pas totalement. La répartition des rôles faite, les premiers élèves s’avancent sur la scène imaginaire de la salle 6, et ânonnent leur texte qu’ils ne quittent pas des yeux. Pas facile de remplacer le rôle de son camarade de classe qui n’est pas là ce jour là. Aujourd’hui tu seras la pression atmosphérique et toi la ventouse. Une ventouse ? Tient donc ! Expliquons le pourquoi du comment. « C’est simple, on pompe le plein pour laisser place au vide »…Une première affirmation qui laisse dubitatifs les professeurs dans la salle.

On comprend que cette histoire de plein qui devient vide n’est pas encore très claire ! Les élèves s’arment alors de cet objet et font raisonner des « plocs » partout dans la salle. Car pour enlever l’air du plein, il faut pomper et plusieurs fois. Une fois la démonstration faite, une autre question surgit : comment savoir si le plein est totalement vide ? Car en effet, la ventouse enlève une certaine quantité d’air, mais pas totalement. « Est-ce à moitié plein ou à moitié vide » demande t’on dans la salle ? Une fois la problématique posée, la démonstration suit son cour.

La quantité d’air restante doit être expulsée grâce à un outil plus performant et plus fiable qu’une simple ventouse en caoutchouc orange. Pour se faire, certains élèvent miment l’arrivée d’une gigantesque cloche en verre, qui sera le jour de la représentation, symbolisée par des arceaux de tente et du plastique transparent. Une élève se glisse alors à l’intérieur tout en continuant de parler. L’air à de la cloche se fait rare due au pompage qu’un de ses camarades mime. La salle devient silencieuse et les mots de la jeune fille sont inaudibles. Sa respiration ralentit, elle tombe. Sont-ils parvenus jusqu’au bout du vide ? Je crois que oui. Ce silence amène les professeurs à s’orienter sur d’autres pistes : la piste du rêve et de la page vide où tout est possible. A suivre…

Atelier du 27 mars 2014

Rédaction : Emmanuelle Bezieres & Gina Di Orio

Atelier au Collège Gaston Serpette : Vide et matière, le quotidien est science

Un bout de tissu, un miroir, un parapluie, un thermomètre…comment imaginer que ces objets du quotidien peuvent nous faire appréhender de manière scientifique le vide et la matière ? Philippe Deniard, chercheur à l’IMN, Institut des Matériaux de Nantes, nous éclaire. 

Le vide ? C’est l’absence de matière. Mais pour parler de la matière, il faut d’abord observer sa plus petite unité : l’atome. Et ne vous méprenez pas, le type d’atomes ne suffit pas à définir la matière, il faut aussi appréhender les liaisons qu’ils entretiennent, comment ils sont arrangés. L’un des exemples le plus flagrant est le cas du diamant et du graphite, qui tous deux sont constitués des mêmes atomes de carbone et pourtant le graphite est noir, mou et conducteur tandis que le diamant est transparent, dur et isolant. La différence ? Vous l’aurez devinée, c’est l’arrangement des atomes entre eux. Mais au fait, comment sait-on tout cela ? Comment imaginer l’infiniment petit quand on n’est pas chercheur chevronné ou scientifique échevelé ? « On peut faire des découvertes sans connaissances compliquées et juste faire appel au bon sens et à la curiosité » rassure le chercheur. C’est donc cela : être curieux ! C’est ainsi qu’un certain Herschel, musicien du XVIIIe siècle, a découvert l’infrarouge. Parti du constat qu’au soleil il fait chaud, et que c’est certainement la lumière du soleil qui émet cette chaleur, Herschel a voulu savoir quelle couleur nous réchauffe le plus. Le chercheur en herbe, muni d’un prisme pour diffracter la lumière et de thermomètres, découvrit que la chaleur qui se dégageait à côté de la couleur rouge était plus forte que dans n’importe quelle couleur du spectre visible par l’humain : ainsi fut découvert le rayonnement infrarouge, une couleur  que notre œil ne détecte pas et qui pourtant existe. Une preuve parmi tant d’autres que la science est à la portée de tous et que les questions scientifiques trouvent leurs réponses dans des objets du quotidien. D’ailleurs quiconque a la possibilité de diffracter la lumière, comme on dit, au travers des mailles d’un parapluie, ou d’un simple tissu, dans une flaque d’eau… Plein les yeux, plein la tête, on admet alors que la science nous entoure, qu’elle peut se vivre simplement, avec pure curiosité et qu’au travers d’objets communs et familiers nous sommes tous capables d’appréhender l’infiniment petit comme l’infiniment grand, le vide et la matière.

Rédaction : Gina Di Orio